Journée d’Etudes :
Traversées et dynamiques des crises – parallèles grecs
Université Aristote de Thessalonique /
Département de Langue et de Littérature Françaises
Université Lille3 / Cecille EA 4074
[Dans le cadre du réseau thématique « Médiations des
savoirs et des cultures ».
Axe : Espaces de crise, espaces de création]
Thessalonique, 11 mars 2014
Le terme "crise" en
grec ancien correspond à de multiples acceptions, oscillant
entre la capacité au discernement et le paroxysme de la
maladie, en passant par la signification actuelle. Noyau
principal de la pensée moderne qui, initialement, la met en
relation avec l'économie avant de suivre son itinéraire vers
une généralisation dans tous les champs du savoir ; locale
et universelle, nationale, régionale et mondiale, la crise
constitue aujourd'hui un lieu commun pour tous les pays,
tous continents confondus, voire un paradigme
épistémologique qui rivalise avec celui de la mondialisation/globalisation.
Particulièrement présente en Grèce, mais pas uniquement, la
crise en Europe et dans le monde entier tend à être
assimilée plutôt à l'économie et à l'impact néfaste de la
dépression ou de la dette financière - rappelons le
précipice fiscal américain - au rythme du développement.
Bien qu’un certain nombre de chercheurs et de spécialistes
la situent dans le contexte d’une crise plus vaste,
politique, sociale et culturelle, de démocratie, d’éducation,
de discours, les voix rappelant les conséquences positives
de la crise qui peuvent mener à de nouvelles modalités et
structures se font rares.
En sciences humaines et sociales, des courants de pensée
évoquent le fait que lorsqu’un système se trouve en
difficulté pour traiter et résoudre ses problèmes, comme
c'est le cas aujourd’hui partout dans le monde, il se met en
mode de crise. Or, soit il se dégrade, il se détruit, ou
bien il se modifie, il se métamorphose. Ce changement, tout
en maintenant une certaine continuité sociale et culturelle,
lui permet de poursuivre dans une autre direction, d'évoluer
et de s'adapter aux nouvelles conditions. Il s’agit d’un
infléchissement qui est souvent le produit d’éléments
mineurs, imperceptibles, œuvrant à la marge d’une société,
sous la surface, mais s’orientant vers un avenir différent.
Par conséquent, la crise peut constituer le déclencheur
d'une mutation salvatrice en tant qu’élément constitutif de
la création, de l'art et de la culture, dont l'activité
innovante se fonde souvent sur l’expérience des causes qui
ont mené à l’effondrement du vieux système. Dans ce contexte,
les principales composantes de l’ancien système subissent la
dynamique révolutionnaire des nouvelles forces créatrices,
jusqu’à leur disparition totale.
Il est alors évident que la crise provoque l’apparition de
nouveaux mouvements créateurs dont la compatibilité est liée
aux difficultés inhérentes à une société donnée. Ainsi, le
système en danger peut être considéré à partir de
différentes perspectives : de la Grèce, de l'Europe, d’un
autre pays, de l'économie mondiale mais aussi de la
philosophie, de la démocratie, de la culture, des arts, de
la littérature, du cyberespace, de la traduction,
l'architecture, de l’écriture, de la scène, de la vie même...
La crise aujourd’hui touche ou peut toucher tous les
systèmes et sous-systèmes des activités humaines, définies
comme des espaces, des lieux et des non-lieux, des utopies
et des hétérotopies, des chronotopes et des différances. La
crise en tant qu’élément constant du changement, de la
transformation, la crise comme illumination et épiphanie,
comme rupture dans un continuum, comme contrepoint à la
destruction, comme création du nouveau, cette crise
constitue le champ de réflexion de cette journée. La
problématique se développera à travers des approches se
focalisant tant sur la théorie que sur le caractère
heuristique de la crise actuelle en Grèce, en ayant pour
premier objectif de mettre en relief sa dynamique positive
et en se référant en même temps à la crise vécue dans
d'autres pays, où la dépression économique a mené à une
réorganisation de l’espace public et privé. Plus précisément,
un des objectifs principaux sera d’examiner la signification
générale de la crise tout en prenant en considération la
singularité de la situation grecque dans un environnement
déterminé historiquement, socialement et culturellement. Il
s’agira également de croiser des observations internes et
externes à un pays en crise afin de les confronter à
d’autres éléments de réflexion telle la question du déclin
ou de la période de transition susceptibles d’élargir
l’horizon de possibles et pondérer les résultats. En
analysant la crise selon plusieurs points de vue, un effort
sera entrepris pour esquisser sa dynamique et suivre le
mouvement qui dessine son déploiement.
Entrée libre
Une attestation de participation sera délivrée
Crise en Grèce
Journée d’Etudes
Traversées et dynamiques des crises – parallèles grecs
[Dans le cadre du réseau thématique « Médiations des savoirs
et des cultures ».
Axe : Espaces de crise, espaces de création]
11 mars 2014
Département de Langue et
de Littérature Françaises
Université Aristote de Thessalonique
Laboratoire de Traduction et de Traitement
Automatique du Langage