« Espaces de crises, espaces de créations : Grèce,
Argentine, Italie »
Février-mars-avril 2014
1
projection-débat et 3 journées d’étude internationales
Axes émergents « Constructions démiurgiques » et «
Crises, créations et renaissances »
Axe « Les Amériques » du CECILLE-Université de Lille III.
La 3ème journée est organisée avec l’IRHIS.
I
Université de Lille III, Mardi 11 février, 20 heures.
Annonce du programme dans le cadre du Séminaire «
CARTOGRAPHIE DE L’ACTE DE CRÉATION » de Giorgio Passerone,
en partenariat avec le Kino Cine. Projection-débat de «
Comme des lions de pierre à l’entrée de la nuit » avec le
réalisateur Olivier Zuchuat animé par Constantin Bobas.
II
Université de Thessalonique, 11 mars 2014
Organisateurs : Constantin Bobas, Titika Dimitroulia
Université Aristote de Thessalonique –
Université Charles de Gaulle - Lille3
Département de Langue et Littérature Française – Cecille –
EA 4074
Dans le cadre du réseau thématique « Médiations des savoirs
et des cultures » (axe : espaces de crises, espaces de
créations)
III
Université Charles-de-Gaulle- Lille III/CECILLE, mercredi 19
mars 2013, Maison de la Recherche
Organisatrice : Michèle Guillemont
Au terme de
l’application à la lettre des mesures dictées par le FMI
dans les années 90, l’Argentine explose en décembre 2001. La
crise sociale et politique que traverse alors ce pays est
d’une ampleur inouïe, et les images de chaos diffusées à
l’époque marquent profondément les esprits. Depuis 2007,
elle est régulièrement évoquée en Europe, avec des
motivations très diverses, comme un scénario catastrophe
possible.
Depuis l’élection à la présidence de Néstor
Kirchner de 2003, et jusqu’à aujourd’hui, où Cristina
Fernández de Kirchner exerce son deuxième mandat
présidentiel, l’Argentine a considérablement changé.
L’endettement en dollars est passé de 92 % du produit
intérieur brut en 2001 à 8,4 % en 2012, le taux de chômage
de 20% à moins de 7 % (avec un sous-emploi à 8,7%, et un
taux encore important d’emplois non déclarés), l’indigence,
la pauvreté et le travail des enfants ont reculé
drastiquement tandis que le taux de scolarisation augmentait
très fortement, les budgets alloués à l’éducation supérieure
et à la recherche représentent plus de 6% du PBI. Malgré les
nombreuses « crises » qui agitent régulièrement ce pays -
lockout des producteurs agraires, grèves et manifestations
policières, vague dernière de saccages, populations excédées
par les problèmes d’approvisionnement énergétique, etc. -,
le bilan reste celui d’une franche récupération par rapport
au « chaos » d’il y a dix ans.
Lors de la rencontre que
nous organisons à Lille III le 19 mars 2013, le débat que
nous poserons sur l’Argentine actuelle est, bien évidemment,
politique. Mais nous l’aborderons à partir de la perspective
culturelle.
Qu’est-ce qui a changé dans la culture
collective argentine depuis la crise de 2002? Quelles
ruptures se sont produites? Quelles continuités sont
remarquables par rapport aux années néolibérales? Quelles
formes nouvelles sont apparues? Quels défis s’imposent
désormais? Dans quelle mesure l’Etat, en reconstruction,
intervient, par rapport au secteur privé, dans l’élan des
arts argentins, connus et reconnus dans nombre de domaines?
En quelques mots : quel a été, quel est le rôle de la
culture face à « la crise » et dans le dépassement de
celle-ci?
Ces questions, nous les poserons aux penseurs et
créateurs argentins présents en France à l’occasion de leur
présence au Salon du livre à Paris où leur pays est à
l’honneur cette année. Au-delà de la diversité de leurs
itinéraires, de leurs œuvres, de leurs activités et de leurs
engagements, ils portent tous une inquiétude aigue de
l’histoire et de l’actualité de leur pays.
Leurs
interventions à Lille III se dérouleront comme suit :
José Pablo Feinman : « Crises » entre philosophie,
histoire récente et médias d’aujourd’hui
Horacio Gonzalez : Sortie (s)de crise(s) : le cas de
la Bibliothèque Nationale d’Argentine
Luis Chitarroni : L’édition littéraire argentine de
2001 à 2014
Guillermo Saccomanno et Fernanda Garcia Lao :
Tendances littéraires nouvelles de cette décennie.
Rep : « Crises » et humour.
Table ronde : Vit-on une crise des débats sur « la
crise »?
Discutants sur l’ensemble de la journée :
Gabriele Frasca (Italie), Giancarlo Alfano (Italie,
Professeur invité à Lille III), Aris Marangopoulos (Grèce)
Constantin Bobas, Paul-Henri Giraud, Michèle
Guillemont, Luca Salza
IV
LA DEMOCRATIE EN ITALIE
Sicilia et autres résistances
Université de Lille III-CECILLE, Vendredi 11 avril
2014
Organisateurs : Luca Salsa et Mélanie Traversier
Depuis deux ans, nous nous proposons d'analyser les
dynamiques à l'oeuvre dans l'Italie contemporaine à
travers la discussion de publications récentes (ceci
nous permet aussi de mieux préparer à cette
rencontre nos étudiants qui ont, au préalable, lu
les ouvrages dont on parle). Après avoir analysé la
portée du phénomène incarné par Berlusconi, avec des
philosophes et des histories (premier volet, mars
2011, avec Enzo Traverso, Maurizio Zanardi et Gérard
Briche), nous nous sommes par la suite (deuxième
volet, avril 2012) interrogés sur la gravité de la
crise de confiance qui investit le système politique
italien, avec un historien, Giovanni De Luna, mais
aussi avec un écrivain, Roberto Ferrucci, avec
lequel nous avons débattu du poids de l'actualité
politique sur la création littéraire.
Cette année
nous voudrions continuer sur ce chemin, en
interrogeant le rôle de la littérature et de la
création artistique en temps de crise. Il semble
qu'un certain type de création, en enregistrant la
difficulté des temps, est en train d’expérimenter
aussi de nouvelles formes d'expression. Pour essayer
d'approfondir cet argument nous avons l'intention
d'inviter l'écrivain Giorgio Vasta, auteur, entre
autres livres, de deux romans importants sur
l'Italie contemporaine. Il tempo materiale (2008) e
Spaesamenti (2010), tous les deux traduits en
français chez Gallimard. Vasta parle de la
décomposition et de la dégradation des moeurs, des
gestes, des situations d'un pays soumis à un
développement moderne trop rapide et désormais
résigné. Cette dénonciation des maux de la société
italienne n'a rien de naturaliste. Vasta réalise une
symbiose entre le concret et l'abstrait, entre le
réalisme et l'allégorie, entre la représentation
objective et le surréalisme. C'est à travers une
recherche littéraire et stylistique très novatrice
que Vasta effectue sa recognition critique du
présent. Nous envisageons d'inviter aussi Stefano
Savona, qui a réalisé, entre autres films, Palazzo
delle Aquile (2010), un documentaire sur la lutte de
18 familles sans-abri qui ont occupé la mairie de
Palerme. Même dans ce cas, il ne s'agit pas
simplement d'une oeuvre « militante ». Ce pourrait
n’être qu’un documentaire, suivant jour après jour
la lutte de ces familles en nous donnant à voir les
enjeux d’un combat légitime récupéré ou dénigré par
les partis politiques locaux. Mais c’est beaucoup
plus que cela. Nous vivons avec eux dans le Palais,
entre plans d’enfants enlaçant les symboles de la «
démocratie », au milieu des conflits que génère une
saisissante situation, tout cela avec un sens aigu
de la mise en scène qui nous plonge dans un récit
éminemment cinématographique. Surtout, le film nous
engage dans une réflexion universelle sur le sens et
le rôle de la politique dans toute démocratie.
Pour parler de l'Italie aujourd'hui, nous nous
concentrerons cette année sur une ville en
particulier, Palerme. La ville sicilienne,
martyrisée par l'alliance entre la politique, les
mafias et l'économie, devient le miroir des
problèmes italiens, mais elle semble également
ouvrir des voies vers un futur différent, comme en
témoigne l'interrogation sur la démocratie dont nous
parle Savona. La création artistique est aussi le
sujet d'énonciation collectif de nouvelles
expériences politiques. Nous voudrions inviter à
notre séminaire Pierandrea Amato,
enseignant-chercheur en philosophie à l'Université
de Messine, auteur de La révolte (éd. Lignes, 2011),
où il essaie d'offrir une problématisation
philosophique des gestes et des mouvements
politiques et culturels des dernières années.
Dans
Dépaysements de Vasta on lit: « Palerme c'est
l'Italie »: le retour de l'écrivain à Palerme n'est
ni un retour aux sources ni une forme de re-connaissance:
ce retour produit plutôt un effet de distanciation.
Si l'on veut connaître, nous dit Vasta, il faut se
mettre dans une condition d'altérité: la position de
l'étranger, l'impossibilité de l'identification
obligent à réfléchir. Ce que l'on avait l'habitude
de connaître est désormais inconnaissable. Vasta
soutient qu'on peut révéler l'essence de quelque
chose seulement si on le regarde de l'extérieur. Ce
séminaire essaie d'offrir depuis trois ans la même
perspective « dépaysée » et « dépaysante » sur
l'Italie.
Crise en Grèce
Journée d’Etudes
Traversées et dynamiques des crises – parallèles grecs
[Dans le cadre du réseau thématique « Médiations des savoirs
et des cultures ».
Axe : Espaces de crise, espaces de création]
11 mars 2014
Département de Langue et
de Littérature Françaises
Université Aristote de Thessalonique
Laboratoire de Traduction et de Traitement
Automatique du Langage